Appel à contributions. Colloque • Le numérique comme méthodes et terrains : perspectives féministes (NuMFem) • 03/02/2023

Résumé

L’ambition de ce colloque international est d’interroger la façon dont le numérique, à la fois instrument, méthode, terrain et objet de recherche, renouvelle non seulement les méthodes et méthodologies des sciences sociales mais également ébranle le « système » du genre partant de l’idée que la science et les techniques qui la sous-tendent ne sont pas pures.

Argumentaire

L’ambition de ce colloque international est d’interroger la façon dont le numérique, à la fois instrument, méthode, terrain et objet de recherche (Bourdeloie, 2013), renouvelle non seulement les méthodes et méthodologies des sciences sociales (Millette et al., 2020) mais également ébranle le « système » du genre partant de l’idée que la science et les techniques qui la sous-tendent ne sont pas pures. Le calcul qui préside n’est pas neutre et les quantités de données massives collectées ne sauraient être gage d’objectivité (Venturini et al., 2014). Ainsi, les méthodologies utilisées ont des « conséquences politiques » (Proulx, 2020). Or, un « regard politique et épistémique» (Ibid.) sur les méthodes et méthodologies éclaire les conditions de production, de collecte et d’analyse des données, autrement dit sur le caractère « impur » et situé de la connaissance (Harding, 1991). Interroger les méthodes et méthodologies depuis un positionnement féministe, c’est donc prêter une attention particulière aux biais qui président à la production et à l’interprétation des données, c’est faire de ces biais des ressources heuristiques et épistémiques en vue de produire une recherche plus « objective » (Ibid.).

Le numérique, non plus comme méthode ou outil mais comme environnement cette fois, trouble les frontières du genre. L’informatique, et aujourd’hui l’intelligence artificielle, dénoncée comme « nouvelle ingénierie du pouvoir » (Crawford, 2021) sont imprégnées de biais de genre infusés dans le corps social. Du design aux usages, les normes de genre circulent dans les productions, les traces, les discours et les pratiques. 

Il s’agit ainsi d’interroger les nouveaux défis que posent la statistique et les données massives au genre et à l’observation de ce rapport social. Les défis se posent effectivement en matière de méthode puisque le numérique ouvre des possibles. À la suite de travaux sur l’épistémologie féministe (Haraway, 2007 ; Harding, 1991), l’objectif de ces journées consiste ainsi à se demander si la recherche féministe peut enrichir les méthodes numériques (Hesse-Biber, 2012), favoriser des démarches plus inclusives, échapper aux biais de genre auxquelles s’exposent les méthodologies classiques, se soustraire à la binarité des dispositifs techniques et d’enquête, faire de l’identification de ces biais une source de réflexivité, rendre visible les paroles issues de minorités de genre et sexuelles dans le traitement des données. Enfin, dans une perspective critique, il s’agit aussi de se demander si, en réponse à la concentration opérée par les géants de l’internet, d’autres formes alternatives d’organisation sont possibles (Dulong de Rosnay et Musiani, 2020).

Objectifs

  • Faire état de l’effervescence récente de la production scientifique dans ce domaine ; les méthodes numériques suscitant un intérêt considérable, notamment dans le champ des humanités numériques féministes (Feminist Digital Humanities) en plein foisonnement (Losh, Wernimont, 2018 ; Luka, Millette, 2018 ; Mendes et al., 2019) ;
  • Permettre une contribution novatrice et innovante de ce champ dans le monde francophone ;
  • Sur la base d’une sélection à partir des communications retenues, coordonner un dossier sur les méthodes numériques et les féminismes dans une revue scientifique.

Axes thématiques

Axe 1 – Méthodes mixtes, interdisciplinaires et articulation « en ligne/hors ligne »

Axe 2 – Quel apport de l’épistémologie féministe aux méthodes numériques ?

Axe 3 – Quels défis posent les données massives au genre ?

Modalités de contributions

Les propositions doivent être envoyées par courriel à proposition@numfem2023.fr

au plus tard le 3 février 2023.

Format

  • le fichier sera envoyé en format .doc ou odt et intitulé NuMFem2023_NOM_Prénom_Titre DeLaCommunication ;
  • ce document contiendra les éléments suivants : Noms, prénoms, courriels, affiliations/institutions de rattachement, titre de la communication, résumé de la communication (500 mots plus une dizaine de  références citées).

ℹ️ Plus d’informations sur : https://calenda.org/1035427

 

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ISSN : 2647-8447