Annexes : Extraits de travaux d’étudiants

Cette page est l’annexe de l’article principal  Logique processuelle et conception architecturale à l’ère du numérique.

Phase 1 Protocole

Surface of Wind

Lee Junghyun, Cho Hanul – 2017/2018

Dans un premier temps du protocole adopté, les étudiants ont préalablement préparé une grille de points sur une carte du site. A l’emplacement des points situés dans les clairières, ils ont enregistré le vent au ras du sol à l’aide d’un petit instrument bricolé par eux, tournant sur lui-même, muni d’un crayon qui traçait sur le papier posé sur une tablette au sol, les mouvements circulaires engendrés par le vent. Ils ont effectué de tels relevés dans les deux clairières. Dans un second temps, ayant ainsi dressé la carte des vents enregistrés analogiquement, le groupe s’est emparé du jeu mis au point par Mozart pour s’amuser à composer des petits menuets en faisant agir le hasard par l’utilisation de dés : les nombres produits organisaient la composition des éléments de la partition selon des règles permettant d’assurer une cohésion du tout.
Ils ont utilisé ce principe en considérant les données graphiques collectées comme autant d’éléments d’une partition à organiser, devenu un parcours sur le site.
La notation graphique fait ici partie, à part entière du résultat.
L’équipe a fait l’expérience des deux aspects du protocole : l’observation scientifique de phénomène naturel à partir d’une grille rationnelle et d’un instrument d’enregistrement permettant d’obtenir des informations sur le vent, et l’invention artistique par réorganisation des données pour en produire de nouvelles.

Tests de l’appareil de mesure du vent

figure [2] : Tests de l’appareil de mesure du vent – WIND TRACES

 

Tracé du vent

figure [3] : Tracé du vent – WIND TRACES

 

figure [4] : Résultat des prises de mesure sur le site – WIND TRACE

 

Between chance and nature

Akinsanya Jubril, Picard Loïc, Silveira Costa Juary -2017/2018

Avant de se rendre sur site, cette équipe a dessiné les contours du site et a demandé à trois personnes de tracer des lignes au hasard sur ce fond, sur des feuilles indépendantes. Après avoir superposé les tracés, identifié les intersections, ils ont repéré les coordonnées de chaque intersection.
Il s’agit donc ici d’un protocole qui articule des informations objectives existantes et une règle d’exploration établie de façon arbitraire : les coordonnées GPS forment les points de convergence entre les données initiales objectives et subjectives.
Sur site, ils ont parcouru les lignes qu’ils ont nommées comme des itinéraires entre les points devenus des villes également nommées. Ils ont par ailleurs matérialisé les points par des bâtons et les lignes par des rubans. De retour dans la salle de travail ils ont produit une maquette du site ainsi renseigné.
La maquette analogique est ici le mode de restitution retenue : elle révèle aussi le besoin de ne pas perdre l’usage des moyens analogiques en les associant aux notations numériques employées lors de la phase de travail sur site.

figure [5] : Matérialisation de l’itinéraire sur le site – BETWEEN CHANCE AND NATURE

 

Phase 2 Transformation

Wool – Knitting

 Alice Gan – 2016/2017

Il s’agit de l’analyse méthodique de la constitution d’une surface à partir d’une ligne, en usant d’un fil de laine et de deux aiguilles. L’étudiante a procédé par étapes :  choix d’un motif pour qualifier la surface résultante,  amorce du point de tricot initial et processus de génération des mailles par répétition d’un geste, contrôle des dimensions, etc. Poursuivant sa pensée elle a reconnu ici un processus algorithmique permettant, une fois traduit en langage machine de produire des surfaces complexes de grande taille à partir d’un matériau linéaire.

figure [6] : Transformation d’une ligne – KNITTING

 

Yun-No-Ri

  Do Yuiijin,  Jin Chaerin,  Kim Younghoon – 2017-2018

Cette équipe s’est intéressée aux processus chimiques.
Lors du protocole, les étudiants avaient expérimenté un jeu coréen, le Yun-No-Ri. Ils ont tracé la table de jeu à grande échelle sur site. Ce jeu nécessite le déplacement de pions : les étudiants prenant la place des pions. Ils ont ainsi arpenté le site en procédant au jeu et en enregistrant leurs positions individuelles successives dans la clairière qu’ils ont choisie.
Ils ont voulu reprendre les résultats de ce travail comme matériau de la transformation. Pour procéder à la transformation de ces résultats, ils ont retenu l’analogie avec un processus chimique, en comparant le tracé du déplacement de chaque joueur à une molécule ou un atome. La transformation a ensuite consisté à assembler les éléments selon des règles similaires à celles de la chimie, pour obtenir une macro-molécule.

figure [7] : Arpentage du Bois de Vincennes à l’aide du GPS YU-NO-RI

figure [8] : Transformation chimique des résultats du jeu – YU-NO-RI

Phase 3 Ecriture architecturale

Generative Machine

Enrique Gil, Nathan Meller, Diego Rodriguez de Martini, Julia Rokneddine-Jouffroy – 2016/2017

Le processus de projet développé par ce groupe d’étudiants consiste en une sorte de machine à projeter qu’ils ont conçu collectivement, exploré et testé par la suite individuellement. Le processus se décompose en quatre étapes allant de la collecte de données jusqu’à la forme architecturale. Dans un premier temps le choix est fait de retenir deux catégories de données, d’une part des données relatives aux usages, les étudiants se questionnent sur les caractéristiques de l’école d’architecture projetée, à la fois en terme de contenus enseignés que de modalités de transmission de la connaissance, d’autre part les caractéristiques climatiques du site d’implantation dans le Bois de Vincennes sont décrites dans une démarche interprétative. Des modèles analogiques et numériques sont construits et manipulés comme outils de représentation et de compréhension. Des relations topologiques entre les éléments étudiés apparaissent et constituent des cartes mentales en trois dimensions. Enfin les résultats de ces recherches sont structurées sous la forme de tables à doubles entrées, les rendant exploitables dans le processus. Dans un deuxième temps, les catégories données ainsi structurées sont mises en correspondance par affinités. Des correspondances sont établies et les usages qui trouvent leur place au sein du site. Puis les résultats de cette mise en corrélation définissent des volumes capables situés. Le principe a donné lieu à de nombreuses modélisations analogiques afin d’assurer une souplesse, un renouvellement dans les relations possibles entre les thèmes. Un modèle paramétrique est élaboré, reprenant les caractéristiques des modèles analogiques mais allant plus loin. C’est ce modèle paramétrique qui a été inscrit directement sur le site d’une des clairières, tout à la fois comme modèle méthodique, modèle informationnel et modèle formel. L’intérêt de ce travail est d’avoir articulé des données programmatiques ; identifié leurs combinatoires possibles en travaillant sur des modèles analogiques, fournissant des données plus complexes pour les traduire en un modèle paramétrique capable d’évoluer. Le lien entre données abstraites, données physiques et modèle paramétrique est ainsi expérimenté. Puis le processus itératif se poursuit avec la confrontation du modèle paramétrique avec le site. Ce qui fournit un autre degré de complexité. Dans ce cas, la forme architecturale résultante est issue de ce processus.

Fig. [9] : Les quatre étapes du processus de conception – GENERATIVE MACHINE

 

Fig. [10] : Diagramme proxémique des outils de l’architecte – GENERATIVE MACHINE

H3 Head Heart Hand

Alice Gan, Yeseong Jang, Pierre-Loup Pivoin, Mathilde Redouté, Tian Tan, Sinhui Yang – 2016/2017

Ici, le groupe d’étudiants a approfondi et conceptualisé le scénario d’une école d’architecture en développant une méthode de programmation singulière. A partir d’une recherche d’informations sur les systèmes éducatifs, les outils d’apprentissage, d’expression, de modélisation et de fabrication propres à l’ère numérique, ils ont inventé des manières d’exploiter ces données programmatiques pour fonder les principes de leur école.  D’une part, l’utilisation de représentations diagrammatiques de différentes natures leur a permis de penser et d’ouvrir des possibles, d’autre part les allers-retours entre des modèles analogiques et numériques ont favorisé la manipulation des concepts. Au cours du processus de conception, les diagrammes en deux dimensions représentent les informations sélectionnées, puis des maquettes en trois dimensions dynamiques, permettent une action manuelle du concepteur. Les déformations obtenues, par une observation sagace, ont permis par étapes de préciser la formulation du projet. Pour établir la programmation ils ont élaboré un modèle paramétrique des compétences à acquérir par les étudiants de l’école d’architecture projetée. Les choix et les évolutions d’acquisition des compétences sont personnalisables et visualisés à l’aide d’un diagramme tridimensionnel, accessible par une application smartphone. Dans ce contexte, l’autonomie de l’étudiant dans son parcours d’apprentissage est favorisée et cela a donné lieu à une écriture architecturale adaptée à cette programmation. L’école se dématérialise, disparaît pour mieux réapparaitre dans des formes éphémères. Cette méthode de programmation a ainsi donnée lieu à des dispositifs architecturaux particuliers, faits de continuité et de variabilité. Des sortes de parasols-supports, tels des balises ou des bornes techniques sophistiquées distribuent des fluides nécessaires, s’ouvrent et se ferment au gré des saisons et des besoins des étudiants, et supportent ainsi concrètement ces nouveaux usages.

 

figure [11] : Surface de compétences à acquérir – H3

 

figure [12] : Dispositifs architecturaux détail – H3

 

figure [13] : Dispositifs architecturaux – H3

The garage of knowledge

Jubril Akinsanya, Yasmine Alaoui Fdili, Hanul Cho, Charles Herrou, Junghyun Lee, Loïc Picard, Juary Silveir Costa – 2017-2018.

Dans cet exemple, l’écriture du manifeste de l’école d’architecture projetée se prolonge par l’écriture architecturale. Les principes de partage de la connaissance, de la prise en compte des particularités individuelles et de l’appropriation des usagers ont donné lieu à des dispositifs architecturaux concordants. Ainsi le volume principal est conçu comme un gigantesque appareil de bricolage permettant des assemblages divers de lieux de travail, salles de cours, ateliers de fabrication, en fonction des rythmes pédagogiques au cours de l’année. La mobilité de certains modules permet leur déploiement à l’extérieur. La « zone  d’influence » de l’école est appelée à s’étendre sur un plus large périmètre, au fur et à mesure de son déploiement comme un gigantesque miscelium.
Ces dispositifs concrets sont en droite ligne des tentatives de réponses à une conception mobile, informée et réticulée telle que constituée au travers des étapes précédentes.
La présentation finale s’est opérée à l’aide d’un film, restituant l’ensemble du travail sous une forme particulièrement adaptée au paradigme initial de continuum informationnel, en utilisant les outils à leur disposition :


http://paris2seoul.research-unit.net/tgok/

Expo-up

Nadja Chawaf , Yuijin Do,  Chaerin Jin,  Robin Besson – 2017-2018.

Cette équipe a une démarche différente des précédentes.
Le point de départ du projet est un univers onirique exprimé par le collage ci-dessous. Le protocole et la transformation Yu-No-Ri présentée ci-dessus a été réemployée par cette équipe et a permis de structurer les étapes de conception faisant suite à cette évocation onirique de départ pour aboutir à une expression concrète de ces intentions.

figure [14] : Stratification onirique des atmosphères – EXPO-UP

figure [14] : Stratification concrète des possibles – EXPO-UP

Phase 4 Workshop – matérialisation

Origami

Jubril AKINSANYA, Charles HERROU, Loïc PICARD, Juary SILVEIRA COSTA 2017-2018

L’équipe de The Garage of Knowledge (TGOK) avait imaginé un déploiement de l’école, à partir du batiment principal, sous forme de petits édicules essaimés sur le terrain comme les éléments aériens d’un mycelium, fabriqués par les étudiants eux-mêmes. La géométrie des pliages était apparue adéquate pour répondre à ce dispositif. Des membres de cette équipe ont fabriqué un Origami comme expression de ce déploiement. A la suite de la recherche géométrique, ils ont procédé à la fabrication à partir d’une grille métallique fine qu’ils ont pliée selon le motif (pattern) adopté. Sur site, ils ont installé un filet, attaché aux arbres, formant un hors- sol, et tendu et déployé au- dessus l’Origami comme une sorte de nuage de points, de lignes et de surfaces, parfaitement adéquat à l’univers formel recherché, définissant ainsi entre les deux nappes, un volume appropriable.

figure [16] : Origami en grille métallique – TGOK

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