Appel | Conférence
Conférence internationale H2PTM’2025
Hypermédias et communs numériques
16/02/25
ℹ️ https://h2ptm.sciencesconf.org/
Événement scientifique bisannuel depuis 1989, la conférence internationale H2PTM arrive à sa 18ème édition. H2PTM’25 est de retour à Metz, où s’était déjà tenue la conférence en 2011. Elle se tiendra les 15, 16 et 17 octobre 2025 à Metz (site du Saulcy, Université de Lorraine), et réunira des chercheurs français et internationaux pour rendre compte des derniers avancements de la recherche et du développement des hypertextes et hypermédias dans des domaines variés.
Fidèle à l’esprit pionnier de ses débuts, H2PTM propose un terrain d’échange fécond entre les recherches issues des sciences de l’information et de la communication, de l’informatique, de la sémiotique, de l’art et des sciences cognitives. Dans la lignée des précédentes éditions, H2PTM’25 poursuit donc la valorisation des recherches pluridisciplinaires sur les hypertextes et les hypermédias. Outre les thèmes récurrents qui constituent la trame des conférences H2PTM – voir liste non exhaustive à la fin de cet AAC –, cette 18ème édition propose une focale sur les liens entre hypermédias et communs numériques : dispositifs, outils, méthodes, usages, données, traces, acteurs humains et non-humains.
Selon Ostrom (1990), les communs contemporains renvoient à des ressources gérées collectivement par une communauté selon des règles partagées. Ils se sont depuis élargis à de nombreux domaines d’activité, dans lesquels les applications, outils et ressources numériques et leurs usages prennent une part significative. Les exemples sont nombreux tels que logiciels libres, données ouvertes, science et éducation ouvertes, pratiques collaboratives (entre pairs, entre communautés), co-design, plateformes participatives (citoyennes ou professionnelles). De plus, les hypermédias y jouent un rôle souvent central, étant donné leurs propriétés dynamiques, interactives et leur fonctionnement en réseaux. Ils véhiculent également une vision du commun où l’éthique du partage et de l’équité est au cœur de la production de valeurs : circulation des savoirs, partage des connaissances et des compétences, mutualisation des ressources, interopérabilité des outils, égalité des modes d’accès, transparence des données (corpus), des traces (usages) et des codes (logiciels), décentralisation des pouvoirs…
Le développement des communs numériques vise à favoriser un rapport à soi et aux autres fondamentalement placé à l’aune de l’intérêt partagé, et reposant sur la capacité à collaborer par la négociation et la décentration. Il repose aussi sur un cycle de vie des outils et ressources numériques qui favorise leur co-conception/co-développement, leur réutilisation par d’autres, leur interopérabilité, leur modification et enrichissement continus, et leur redistribution selon les mêmes conditions d’usage (licences ouvertes), voire leur archivage pérenne. Les communs portent en eux la promesse de favoriser des formes d’intelligence, de création ou d’innovation collectives, et une certaine conception du vivre-ensemble, pouvant également inclure des formes de patrimonialisation avec le numérique.
L’explosion de l’intelligence artificielle (IA) puis, plus récemment, d’une IA générative, se posent comme une opportunité de réinvention des hypermédias comme des communs numériques. Non seulement, elles peuvent venir en renfort des dispositifs et outils déjà mis en œuvre mais, aussi, elles pourraient changer les modalités de création, de mise en commun et de gouvernance des communs numériques.
L’objectif de cette édition 2025 est donc à la fois d’interroger et questionner les outils et dispositifs hypermédias qui contribuent à la création de communs numériques – quelle que soit l’étape de leur cycle de vie -, mais aussi le type de pratiques et de valeurs qu’ils supportent ou véhiculent dans différents domaines d’activité : art, culture, éducation, communication, édition, documentation, jeux vidéo, informatique, ingénierie…. A l’intérieur de cette thématique, cette 18ème édition des journées H2PTM pourra ainsi s’ouvrir aux questions suivantes (liste non exhaustive) :
- Dans quels cadres d’interprétation – qu’ils soient pratiques, esthétiques, ludiques ou politiques -, s’inscrivent les communs numériques ? Quel regard réflexif et critique porter sur le développement de ces communs, et sur le rôle spécifiquement joué par les hypermédias ? Qui sont les acteurs impliqués dans ces dynamiques et quelle place occupent-ils dans la structure de gouvernance de ces projets ?
- Quels sont les outils et dispositifs hypermédias en faveur de la création de communs numériques ? Sur quels protocoles, méthodes, postures épistémologiques et/ou systèmes de valeurs se fondent-ils ? Sont-ils génériques ou spécifiques à certains secteurs d’activité ?
- En quoi les hypermédias servent-ils le développement de communs numériques et/ou l’engagement des acteurs dans le collectif ? Quels en sont les usages actuels, notamment en matière de circulation des créations, idées et/ou informations au sein des communautés de concepteurs et/ou d’usagers ? Quelle place occupe l’expression des acteurs individuels dans ces dynamiques collectives ?
- Comment formaliser les processus (de conception, création, interaction, médiation, ludicisation, documentation…) menant à la création de communs numériques ? Quelles interactions humain-machine (avec ou sans intelligence artificielle) mobilisent-ils ? Sur quels types de traitement des traces et données numériques (personnelles ou non) se fondent-ils ?
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De quelle manière l’IA et l’IA générative peuvent-elles enrichir les dispositifs et outils hypermédias existants pour les communs numériques ? Quelle place occupent-elles dans l’émergence d’espaces communs numériques via la co-conception et la co-création ? Comment nourrissent-elles les échanges et interactions, l’innovation et la créativité collective au sein de ces espaces ?
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Quelles sont les formes actuellement émergentes de pratiques numériques et/ou de dispositifs hypermédias s’inscrivant dans la dynamique des communs numériques ? Dans quelle mesure innovent-elles par rapport à l’existant
Au-delà de cette thématique invitée, l’édition 2025 continuera à valoriser les recherches sur les hypertextes et hypermédias sous les angles habituels de la conférence :
- Technique : analyse, production et visualisation de données, outils pour les pratiques collaboratives, outils de partage de données, apprentissage automatique, apprentissage profond, interactions humain-machine.
- Épistémologique : cadres théoriques interprétatifs qualitatifs et quantitatifs, méthodes computationnelles, nouvelles logiques d’archivisation et de patrimonialisation, organisation des connaissances et sémantisation des contenus.
- Culturel : transformations graphiques (webdesign, interfaces 3D…), intermodalité, éthique de la médiation et du partage des savoirs, démocratisation de la culture et des sciences citoyennes, esthétique de l’information.
- Informationnel : écritures collaboratives et hypermédias, recherche et réception participative de l’information, indexation collaborative, système de recommandation, intelligence artificielle.
- Social : appropriation et partage de pratiques communicationnelles (publication, échanges en ligne), diffusion des innovations et des formes d’hyper-expérience.
Les travaux attendus pourront se positionner au niveau théorique, méthodologique et empirique selon deux types de sessions en parallèle :
- Conférences scientifiques ;
- Expositions d’œuvres, applications et expérimentations interactives, ou atelier de démonstrations