Appel à contributions ​​. Colloque ​ • Journées Jeunes Chercheur·euses Janua : « La ville : représentation, matérialité et spatialité » 6 et 7 avril 2023 • 06/03/2023

Les Journées Jeunes Chercheur.eurses (JJC) sont des journées d’études organisées par JANUA, l’association des étudiants de master et doctorants de l’Université de Poitiers. L’objectif des JJC est de permettre aux jeunes chercheurs de présenter leurs travaux sur un thème donné, « La ville : représentation, matérialité et spatialité », dans une perspective pluridisciplinaire et méthodologique. Ce thème, large et foisonnant, est un objet d’études pour de nombreuses disciplines et intéresse toutes les périodes historiques.

L’appel à communication est ouvert jusqu’au 6 mars (la date initialement fixée au 20 février a été repoussée).

Ces journées d’études sont organisées par JANUA, l’association des étudiants de master et doctorants de l’Université de Poitiers qui regroupe les laboratoires HeRMA (Hellénisation et Romanisation dans le Monde Antique), CESCM (Centre d’Études Supérieures de Civilisation Médiévale) et CRIHAM (Centre de Recherches Interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l’Art et Musicologie). L’objectif de ces deux journées d’études est de présenter les travaux de jeunes chercheurs sur le thème « La Ville : représentation, matérialité, spatialité », dans une perspective pluridisciplinaire et méthodologique. Ce thème, large et foisonnant, est un objet d’études pour de nombreuses disciplines et intéresse toutes les périodes historiques.

L’étude de l’espace urbain est très ancienne ; elle connaît cependant un essor aux XVIe et XVIIe siècles. Les érudits Humanistes, mais aussi les congrégations religieuses s’emparent de ce sujet. L’accent est alors mis sur la ville comme lieu de pouvoir, sur les symboles de puissance qui la parsème ou encore sur les grands hommes qui sont à son origine. Au XIXe siècle, les études urbaines se démultiplient dans un contexte de mutations profondes des structures urbaines, en lien avec l’industrialisation. Les villes croissent et les populations augmentent de manière exponentielle. C’est dans cette même optique que sont réalisées les études de la ville dans la première moitié du XXe siècle : la population urbaine explose et passe de 55% au milieu du siècle à 85% à son terme. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la ville est un objet de recherche particulièrement l’école des Annales, qui consacre notamment, en 1970, un numéro spécial des Annales d’histoire économique et sociale sur l’ « Histoire et urbanisation ». La ville a longtemps été étudiée donc au niveau social culturel et politique. Les études archéologiques ne sont pas en reste, en raison notamment des destructions occasionnées par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Ces dernières se sont multipliées depuis, bien que les synthèses globales soient difficiles, la définition de la ville sur une période aussi large étant difficile.

Les formes ainsi que l’organisation des ensembles urbains changent en fonction de l’ère chronologique et géographique. La définition de la ville change selon le contexte spatio-temporel. Ces mutations urbaines s’appuient à la fois sur une continuation, une réappropriation des structures précédentes ainsi que sur des transformations plus profondes. Les villes sont des structures essentielles des régions dans lesquelles elles se situent, rassemblant des fonctions de pouvoir, administratives et religieuses ; trois domaines liés jusqu’à la fin de la période médiévale au moins. La ville est structurante démographiquement, réorganisant les dynamiques entre les différentes catégories sociales, mais également économiquement. La ville entretient des centres d’échanges aux longues ramifications, bien plus que ceux de la campagne. Par son activité artisanale, puis industrielle, la ville demeure un centre de production. Précédées par le système aristotélicien du Lycée antique, les universités fleurissent à partir du XIIe siècle, renforçant la ville comme un centre intellectuel et culturel.

Dans cette optique, les présentations pourront être organisées selon trois axes différents :

  • Le premier axe s’articulera autour des représentations de la ville : comment la ville et ses habitants sont pensés, représentés dans les arts visuels et littéraires ? Le paysage urbain est une “image fragmentaire de la ville”, mais il manque ici un élément : la ville se caractérise surtout par une multiplicité ? “surtout la multiplicité d’images”, comme le dit Maria Luiza Carrozza1. L’espace urbain est le théâtre de textes littéraires, tout comme l’objet de récits qui mettent en scène la ville en mutation, la ville industrielle ou détruite, la « ville-marché », la ville, lieu de commandement. Centre de diffusion, il est une source d’inspiration pour les Avec ses préoccupations, ses populations, et ses représentations, la ville constitue un cadre singulier : elle se différencie ainsi des milieux extra-urbains. Sa matérialité est façonnée par les innovations techniques et technologiques.
  • Le second axe abordera la ville dans son aspect matériel. La ville est conditionnée par une culture matérielle propre et singulière. Centre commercial, artisanal et industriel, la ville est un foyer de production et un carrefour dans la circulation des objets. Elle est donc un pôle de commerce, local mais également régional voire international, et ce, toutes périodes En raison des fonctions spécifiques à l’espace urbain, l’architecture, les objets et les méthodes archéologiques doivent être pensées de façon connexe. Par ailleurs, la matérialité se traduit par les productions textuelles issues des institutions inhérentes au bon fonctionnement de la ville. Outre la représentation textuelle des institutions, la concrétisation matérielle du pouvoir passe par le paraître architectural, à l’image de Versailles comme reflet de l’absolutisme royal.
  • Le dernier axe s’intéressera à la spatialité de la ville par l’observation de ses structures matérielles et l’analyse de l’occupation de cet espace – documents planimétriques, des outils de cartographie, documentation textuelle et Parmi les divers outils d’analyse spatiale, le système d’information géographique (SIG) s’impose depuis ces dernières décennies comme majeur dans les approches historiques et archéologiques en permettant une gestion et une analyse des données issues de la densité matérielle et de la pluralité fonctionnelle des espaces spatio-temporels. Le SIG a notamment été le centre du projet ALPAGE (AnaLyse diachronique de l’espace urbain PArisien : approche Geomatique) de 2006 dirigé par Hélène Noizet . La topographie, la répartition des données spatiales, mais aussi la manière dont l’espace urbain est l’objet d’enjeux de pouvoir, d’appropriations et de représentations, sont à considérer. Les méthodes de l’analyse spatiale constituent une approche supplémentaire pour appréhender et exploiter des sources de nature différente qui relèvent de champs disciplinaires variés. À l’image du programme SICAVOR (Système d’Information Contextuel sur les Caves et Cavités d’Orléans) dirigé par Clément Alix, l’analyse spatiale permet une approche sociologique de l’espace, menant à définir une socio- topographie urbaine complexe à partir des données issues des différentes sources rencontrées, et émanant aussi bien de la suprastructure que de l’infrastructure, le tout mis en perspective dans un SIG .

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